Moussa Dagnoko- Le Républicain-24 janvier 2017

Pour favoriser le développement communautaire au Nord du Mali, une mission conduite par le ministère de la Réconciliation Nationale vient de séjourner, au début du mois de janvier 2017, à Tessalit dans la région de Kidal, Gossi dans la région de Tombouctou et Gathi loumo dans la région de Mopti. En effet, la présente mission a procédé à la réception, dans lesdites localités, d’un puits à grand diamètre équipé et de deux forages à eau d’une valeur globale de soixante million de francs CFA.
Cependant, il faut noter que ces micro – projets ont été réalisés dans le cadre de la coopération entre le PNUD et le Ministère de la Réconciliation Nationale. En tout cas, il faudra retenir que ces Micro-projets réussis vont aussi influencer le processus de Réconciliation Nationale à Tessalit, Gossi et Gathi loumo. Pour sa part, le ministre de la Réconciliation Nationale, Mohamed El Moctar s’est réjoui des différentes réalisations et n’a pas manqué d’adresser ses félicitations son partenaire le PNUD, tout en soulignant que nous devrons nous engager tous pour un Mali de paix dans la diversité.
Par ailleurs, le personnel du ministère de la Réconciliation Nationale a rencontré le ministre à qui il a adressé ses vœux de bonne et heureuse année 2017 dans un Mali de paix. Pour le ministre, Mohamed El Moctar il faut que notre pays soit : « un Mali si grand par l’âge, par l’esprit et par la taille » a-t-il conclu.
Moussa Dagnoko
De mon humble avis de fils du bled, j’estime que le ministère dédié à la Réconciliation des coeurs et des esprits des populations nomades avec celles sédentaires dont le tissu inter ethnique et inter communautaire est moins déchiré qu’on ne veuille instrumentaliser ce thème pour soutier (« traire la chamelle ») de l’argent aux bailleurs de fonds crédules qui n’entendent rien du concept « aménagement du territoire et des terroirs ».
En tout état de cause, mettre en place des puits pastoraux, des ouvrages collectifs partageables seulement par les nomades dans des zones urbaines, c’est jeter les 60 millions s’ils ne sont pas « bouffés » à la source, à Bamako, parce qu’on aurait pu foncer ces puits dans des zones pastorales assez loin des sites de Tessalit, Gossi et Gathi-Loumou.
En effet, les sites ainsi équipés en puits, relevant de la « projetose réconciliation », sont des établissements humains fixes (capitales des communes) qui ont plus besoin d’aménagement de forages équipés de châteaux d’eau avec exhaure solaire pour disponibilser l’eau de boisson et pour des maraîchages de ces centres urbains.
Quiconque a servi auprès des populations rurales connaît bien les différences entre les deux types d’aménagement hydraulique :
– en zone « sédentaire » les puits et forages équipés d’une pompe solaire ou diesel, et alimentant un stockage (château d’eau), l’entretien étant ici possible voire facile. Cette eau, qui peut être vendue à petit prix (pour les charges récurrentes), servant les besoins domestiques, mais aussi un petit maraîchage familial.
– en zone « nomade », ou plutôt pastorale, l’implantation doit être décidée par un consensus des usagers, ainsi que les règles de l’usage et de l’entretien. Ceci nécessite une longue consultation des groupes sociaux intéressés, qui ont une longue pratique des aménagements hydrauliques, outils vitaux de leur monde. A cet égard, les éleveurs -qui savent eux-mêmes foncer les puits traditionnels- préfèrent les puits maçonnés ou cuvelés, mais non motorisés, car l’eau abondante et gratuite favorise le sur-pâturage et l’irresponsabilité. La fourche, la poulie en bois et la puisette sont bien les gages d’un approvisionnement sécurisé en eau.
Alors que les « cadeaux » annoncés par une visite de ministre, puis réalisés par une ONG parachutée, conduisent vite au surpâturage, au conflit, puis à l’abandon par manque d’entretien.